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Gilles Bovon toujours avec nous, réalisateur du documentaire "Fast Fashion: Les dessous de la mode à petits prix". Gilles, vous serez donc à Rouen demain soir ?
Oui, voilà,
Ça va être programmé au Pavillon des Transitions sur les quais. Ce n'est pas très loin des studios de France Bleu. Il y aura un mini forum entre dix-huit heures et dix-neuf heures, la projection du documentaire qui dure une heure et demie à dix-neuf heures, et vous pourrez échanger avec le public après la projection. Parce que c'est une question qui nous concerne tous, évidemment, les dessous de la mode à petits prix.
Alors je vais vous présenter Louis. On vous a entendu ce matin dans les infos sur France Bleu Normandie. Vous êtes le créateur d'Azivko, une boutique d'échange de vêtements pour enfants. Vous êtes installé dans l'Eure. Vous êtes installé où, Louis ?
Près d'Evreux.
Vous avez décidé de donner des vêtements et vous en recevez le même nom moyennant une contribution financière. Ça fonctionne comme ça. Expliquez-nous.
Alors c'est une entreprise de vêtements de seconde main pour enfants de zéro à cinq ans, qui a la particularité de proposer des vêtements de qualité à un euro seulement. C'est-à-dire que tous nos pulls, tous nos pyjamas, tous nos jeans sont à un euro. La seule contrepartie derrière ça, c'est que pour obtenir un vêtement, il suffit d'en donner un vêtement qui ne va plus à votre enfant ou dont il ne se sert plus.
D'accord. Azivko, c'est ça ?
C'est ça.
Louis, à l'origine de cette création, il y a évidemment cette inquiétude autour de cette mode à petit prix, de cette mode qui crée des dizaines de collections différentes chaque année. J'imagine, il y a une prise de conscience à l'origine.
Absolument.C'est une prise de conscience. Et finalement, c'est une alternative à l'industrie du textile aujourd'hui, qui a un impact considérable sur l'environnement. Du coup, un modèle comme celui qu'on propose permet d'être une alternative et d'avoir un impact à la fois social, environnemental et économique pour les parents. Parce que finalement, ils peuvent habiller leur enfant pour la saison à moindre coût.
Alors Gilles, qu'est-ce que vous pensez de ces initiatives ?
Elles sont formidables, ces initiatives. Parce que tout problème, en fait, repose sur la production et l'hyperproduction. Donc ce qu'il faudrait faire dans l'absolu, c'est empêcher les marques de produire autant. Et donc ça, il n'y a pas trente-six solutions. Ce qu'il faut faire, c'est arrêter d'acheter ces vêtements et il faut trouver des solutions alternatives comme celle que vous proposez là, qui est très bien. Moi, j'en ai une autre de solution.
Qui est ?
La plus simple, c'est de juste se pencher devant son placard. Et si vous faites un diagnostic de votre placard, vous vous rendrez compte qu'il y a au moins le tiers ou la moitié des vêtements que vous ne portez jamais. Et donc en fait, la première chose à faire qui ferait du bien pour la planète, c'est juste de porter les vêtements qu'on a déjà. Et ça, ce n'est pas moi qui le dis. Il y a eu des études dans plein de pays. En fait, les gens ne portent pas tous les vêtements qu'ils possèdent. Donc voilà, pour moi, c'est la première chose à faire. Vous ?
En récupérez-vous beaucoup de vêtements, Louis ?
Absolument. C'est considérable. Le nombre de vêtements qui ne sont pas utilisés par les enfants, c'est-à-dire que j'ai rencontré beaucoup de parents qui me disent : "Dans mon placard, dans mon grenier, j'ai des cartons de vêtements que mon enfant n'a même pas eu le temps de mettre tellement il grandit vite." Et nous, du coup, on s'engage à les récupérer et à livrer en contrepartie le même nombre de vêtements à la taille que les parents souhaitent. Et finalement, les vêtements qu'on reçoit servent à d'autres familles qui ont aussi besoin de cette taille pour habiller leur enfant à moindre coût. C'est une économie circulaire qui aide tout le monde. On débarrasse les parents et on aide notre famille par la même occasion, tout en évitant de produire des vêtements à l'autre bout de la planète.
Voilà, en cette période d'inflation, ce sont des initiatives qui peuvent vraiment nous rendre service. Merci beaucoup Louis en tout cas d'avoir participé à cette conversation. Le reportage de la Philippot qui vous était consacré ce matin dans les infos est à retrouver sur France Bleu.fr. Bien sûr, je vous souhaite bonne chance et je récite l'adresse azivko.com. A bientôt Louis.
A bientôt. Merci beaucoup.